J'ai laissé mes godasses sur le chemin de tes bras,
Usées d'avoir piétiné des promesses en l'air.
Elles ont traversé des routes sans toi,
Et s'épuisent dans la poussière des hiers.
A chaque foulée, un peu plus de distance,
Je les traîne comme un poids de souvenirs,
Des semelles trouées de trop d'espérance,
À force de te suivre sans jamais te saisir.
Mes godasses grincent sous le poids du regret,
Le cuir se fend, l’usure se fait lourde.
À quoi bon marcher si ton ombre disparaît,
Si le vent emporte nos échos sans retour ?
Alors je les pose, là, sous un vieux lampadaire,
Là où nos rêves s’éteignent sans lumière,
Et pieds nus, je pars, léger comme un souffle,
Sans godasses, mais libéré du gouffre.
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