jeudi 19 septembre 2024

Si l'aime(s)

 

Vienne le chant brûlé des amours
Déchirées du cœur jusqu’aux pourtours
Vienne l’orage chaud et la danse topaze
Des mains fourchues en plaintes d’extase
Et le noir au ventre des cigales
Dans le gémissement des cymbales
Vienne l’ivresse des bacchanales

Viennent ces pluies que l’on dit de givre
Et qui pleurent au printemps du survivre
Vienne le chant outragé des tombeaux
L’infinie laideur de leur oripeaux
La morsure des étreintes en sueur
La rousse embellie des quarts d’heure
Quand la soif et leurs cris puent l’horreur

Viennent des barbelés tressés d’ajoncs
Qui rendent plus douces les plaies au tronc
Les matins moins frileux dans les sanglots
Et les enlaidies dans leurs fagots
Les rocs et leur barbe de brousse
Les casseurs de brebis dans la mousse
Jusqu’à l’oubli qui les repousse

Viennent les heures des instants sombres
Vienne l’oubli des femmes sans ombre
Devenues fades jusqu’à l’infini
Laides sous les ailes des corbeaux
Laides à ne ressembler plus qu’à leur peau
 

Laides, si l'aimes...

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