Elle passe sa vie à chercher sa place dans le monde !
Regards écarquillés, âme à fleur de peau trop fine pour supporter les chocs qui lui font des bleus d’encre aux détour de ses bras. Cœur à vif, elle navigue toujours entre deux eaux : les siennes qui la terrorisent et celles des autres qui la rassurent. Elle scrute les mots étrangers pour ne plus entendre ses propres maux. Elle nourrit sa paix intérieure de jasmin et de roses trémières pour fleurir un jardin inachevé. Elle danse sur des câbles tendus au-dessus des cascades pour se donner du courage et avancer coûte que coûte. Elle est l’automate du monde dont elle fait battre le cœur à vif sans même s’en apercevoir.
Encore, un peu…
Cœur à vif, je l’ai aimée au premier regard car je me croyais assez fort pour deux. J’ai embrassé ses braises mourantes pour que le feu jaillisse à nouveau, patient cheminot des cheminée aux âtres gravés des histoires anciennes. Et ma mémoire s’est incendiée comme un ciel d’été quand les artifices embrasent la nuit et font luire l’or ou l’indigo dans les yeux des enfants. J’étais l’un d’eux à ses hanches que je couvrais de baisers, comme le pénitent en prière qui cherche le salut de son âme sur des autels ébréchés. Mille fois j’ai cru mourir de plaisir entre ses bras. Mille fois j’ai cherché sa lumière dans mes nuits d’encre où seuls résonnaient les battements sourds de mon cœur à vif.
Encore, plus tard…
Au soir de l’abandon, j’ai exploré des déserts infinis, écrasés de soleil et de solitude où mon cœur à vif dessinait des points incarnats sur le sable brûlant. J’ai vu des aubes noires succéder aux nuits écarlates. J’ai vu un renard marcher vers moi pour me dire que l’amour est infini et une rose sous sa cloche se faner lentement, dans un dernier vertige d’abandon. Et tandis que les vautours tournaient tout autour, j’ai remisé mon chagrin au placard. Il dort là, dans l’ombre et laisse enfin librement battre mon cœur à vif.
Encore, demain…
Je livrerai ce testament des cœurs à vif en regardant des bracelets étinceler dans le jour. Ils sont faits de ces perles qui rappellent les torrents de larmes versées pour conquérir sa place dans le monde et pour qu’aux estuaires, les fleuves envahissent les mers, loin des amers. Car il n’est pas plus belles âmes que celles qui se pardonnent pour se conjuguer encore, pour conjurer les sorts et rester unies jusqu’à la mort. C’est cœur à vif que j’aimerai le nombre infini,
Encore, toujours…
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