Si je t’écris ces quelques lignes au bout de la nuit, c’est parce que je ne veux pas que le silence s’invite dans notre histoire. Même si celle-ci est finie, même si la page se tourne. Mais ce ne serait pas rendre hommage à ce que nous avons vécu que de laisser tout s’éteindre ainsi. Comme un feu qui se meurt sans étincelle, comme un océan sans aucune vague, comme une forêt sans aucun souffle de vent, comme un désert sans tempête de sable.
Ce serait d’une tristesse affligeante, absolue, infinie. A laquelle
je me refuse car de toutes les lettres écrites, il n'est pas plus terrible ni injuste que celles restées dans l'ombre d'un lutrin.
Nous avons vécu une belle histoire, une aventure faite de passion et de moments intenses, de retrouvailles insensées. Elle doit se finir mais cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas s’achever avec un feu d’artifice de mots pour en tracer le point final.
Toi et moi, nous savions dès le départ que céder à cette tentation, c’était nous lancer dans une histoire ô combien compliquée. Comment dit-on déjà ? Un amour contrarié, un amour impossible ? Il faut bien l’avouer, ces questions n’ont pas été l'épicentre de notre attirance, de notre connexion du début. Il ne s’agissait que de désir, d’attraction physique, d’envie, de plaisir. Assumé et assouvi, au fil des jours et des semaines. Peut-être que ce n’est pas bien d’écrire de telles choses, mais moi je les assume pleinement. J’ai aimé ces instants d’intimité, avec toi, cette intensité, cette passion, cette déraison où tes mots crus m'affolaient.
Personne n’a à juger ce que nous avons vécu et sache que tu es et resteras un jalon dans ma vie. Comme tu le sais, tu m’as réconciliée avec tant de choses. Mon corps, ma sensualité, mes envies. Et tu m’as quelque part, aidé à retrouver cette confiance en moi qui me faisait tellement défaut. J’espère que tu conserveras de ton côté les mêmes souvenirs, les mêmes images, les mêmes sensations.
Personnellement, je crois que l’intensité de notre relation est quelque chose qui restera gravé en moi. Alors cela peut sembler paradoxal puisque je suis obligé de te dire adieu maintenant, mais au contraire cela n’enlève rien à mon ressenti.
Je crois profondément que personne n’entre par hasard dans nos existences et que certains êtres que nous rencontrons ne sont pas faits pour y rester. Ils n’en sont pas moins précieux car ils viennent nous délivrer un message important, nous donner une leçon de vie. Et sans le voir de prime abord, nous avons la réponse à nos questions, nous trouvons la route vers laquelle nous diriger pour ensuite y cheminer cahin-caha. Et dans notre cas précis, tels des emprunteurs d'indécis, nous devons à présent parcourir ce chemin. Séparément, seuls.
Puisse le tien être bercé de cette douce lumière qui nous
faisait rêver dans les matins que nous traversions ensemble, main dans la main et
tant je te sais irrémédiablement attirée par plus cabossé que toi. Puisse celui
qui te tient dans ses bras ne pas s’éteindre comme tant d’autres avant lui car tu
as toujours eu plus à prendre qu’à donner et qu’à deux, tu es toujours celle qui de loin, observe l'autre brûler dans sa propre solitude jusqu'à te lasser, jusqu'à te sauver aux matins blêmes des amours consumées.
Désormais, nos chemins resteront parallèles l’un à l’autre. Ils étaient faits pour se croiser et se rencontrer à un instant précis. Nous avons eu cette chance, de nous trouver pour vivre cette expérience aussi brève qu’intense. Toi et moi, nous sommes de ces personnes-là, de ces rencontres qui bouleversent les sens et les émotions, qui envoient valser les principes et les certitudes, qui font perdre certains repères.
Certes, c’était une alchimie des corps, et si cela n’a jamais été totalement une histoire de grands sentiments, je crois pourtant que ceux-ci se sont un peu mêlés à notre jeu de séduction. Deux corps ne sont pas ainsi irrésistiblement attirés l’un par l’autre, comme aimantés, sans que deux cœurs s’en trouvent un peu chamboulés.
Même si notre histoire n’était pas
de celles faites pour durer, elle ne s’accompagne d’aucun sentiment négatif. C'est de cette douce nostalgie dont se nourrit jusqu'aux moindres traits l'oubli des gens que j'ai aimé, pour n'en garder que quelques instants fugaces, le son d'un éclat de rire, un paysage partagé, un rêve inavoué, des discussions, des dissensions, des étreintes aux lumières éteintes, des odeurs de peau et des ardeurs de mots.
On le savait tous les deux, notre histoire avait une fin écrite d’avance. J’avais juste envie, par cette lettre, lui écrire une belle fin. Celle d'à deux certes, mais avec le sourire, avec le souvenir brûlant de nos hier, avec toutes mes ondes positives pour te souhaiter le meilleur à venir car il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil. Non, il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil !
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