J’ai vu dans ses yeux tant de lumière
Qu’il me faudrait parcourir la terre
Pour la revoir encore tout entière
Bravant les crevasses et les ornières
Mains tendues et cœur en bandoulière
Baignée de douceur dans la clairière
Où nous faisions notre lit de lierre
Pour sentir l’odeur des primevères
Dans le cou de ma belle geôlière.
Femme soldat c’est une guerrière
Elle aura franchi bien des rivières
Pour s'affranchir de toute lanière
Et ne jamais mordre la poussière
Pour ne pas devenir prisonnière
D’un rôle de belle jardinière
Et vivre sa vie en cavalière
Qui m’émeut des pieds à la crinière
Quand elle brandit sa vie en bannière.
Elle m’a étreint un soir, c’était hier
Posant un baiser sur mes paupières
En forme de muette prière
Et puis elle a éteint la lumière…
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