lundi 23 décembre 2024

Pendant que les libellules s'envolaient...


 

J’ai dû accepter…

Accepter que le temps, ce mystère,

Échappe à ma compréhension,

Et que l’éternité demeure une énigme

J’ai dû accepter

Que mon corps, fragile enveloppe,

N’était pas immortel, qu’il vieillirait,

Et qu’un jour, il s’éteindrait doucement.

J’ai dû accepter

Que nous sommes faits de souvenirs et d’oubli,

De vœux inachevés, de bruits et de silences,

De murmures éphémères et de nuits étoilées.

De petites histoires

Tissées dans l’ombre des détails subtils.

J’ai dû accepter

Que tout est passager,

Que rien ne dure éternellement.

Et j’ai dû accepter

Que ma venue au monde avait un sens,

Que j’étais là pour donner le meilleur de moi-même,

Pour semer des traces de lumière

Avant de m’effacer dans le grand silence.

J’ai dû accepter

Que mes parents ne sont pas éternels,

Que mes enfants ont pris leur envol,

Tout comme s'éloignent les libellules

Traçant leur propre chemin

Loin de moi.

Ils ne m’appartiennent pas, comme je l’ai cru

Un instant.

Leur liberté d’aller, de venir, de choisir,

Est un droit aussi précieux

Que ma tendresse pour eux.

J’ai dû accepter

Que tout ce que je possédais

N’était qu’un prêt,

Que rien ici-bas ne m’appartenait vraiment.

Tout, comme ma propre vie est éphémère,

Destinée à être transmise,

Laissée aux mains d’autres âmes,

Quand je ne serai plus là.

J’ai dû accepter

Que balayer mon trottoir chaque matin

N’était qu’un doux leurre,

Un geste pour me convaincre

Que ce petit coin du monde

Était mien, alors qu’il ne l’était pas.

Ma maison, mon refuge,

N’était qu’un toit passager,

Un abri qui un jour accueillerait d’autres vies,

D’autres histoires.

J’ai dû comprendre

Que mon attachement aux choses,

Aux êtres, aux lieux,

Ne ferait que rendre plus douloureux

L’heure de mes adieux.

Que les arbres que j’ai plantés,

Les fleurs que j’ai chéries,

Les oiseaux que j’ai écoutés chanter,

N’étaient que des passants dans ma vie.

Tout comme moi, ils étaient mortels.

J’ai dû accepter mes failles,

Mes fragilités,

Ma condition d’être éphémère,

Voué à disparaître,

Tandis que la vie continuerait,

Sans moi,

Comme un fleuve insensible à ma mémoire.

Et j’ai dû accepter

Qu’un jour je serais oublié

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire