lundi 29 juillet 2024

On s'ra jamais trop vieux (featured MJ)


J’ai retrouvé ta lettre où tu disais peut-être
Un jour on s'ra trop vieux
Pour s'écrire des poèmes
Pour se dire que l'on s'aime
Se r' garder dans les yeux
Tu parlais de naufrage,
D'un corps qui n'a plus d'âge
Et qui s'en va doucement
De la peur de vieillir et d'avoir à subir
L'impertinence du temps
De n' plus pouvoir s'aimer si la mémoire s'en va
Et qu'on n' se reconnaît plus
Et perdre me disais-tu le plaisir de me plaire
L' envie de me séduire
Peur de la dépendance
Et de finir sa vie dans une maison de retraite
De la fin qui commence
De l'esprit qui divague
Peur de ne plus pouvoir un jour
Rire à mes blagues
Mais tout ça c'est des bêtises est-ce que tu réalises
On s' ra jamais trop vieux
Pour s'écrire des poèmes, pour se dire que I’on s'aime
Se r' garder dans les yeux
Et je veillerai sur toi et tu veilleras sur moi
Ce s' ra jamais fini
On s' dira mon amour jusqu'à la fin des jours
Et le jour et la nuit
Et le jour et la nuit
Et leur maison de retraite ça j’ te jure sur ma tête
Nous on ira jamais
On dormira dehors, on r' gardera les étoiles
On vivra libres et dignes !
On s' tiendra par la main comme à nos 18 ans
Qu’on marchait tous les deux sur des sentiers perdus
Au début du printemps
Et on pourra toujours raconter des bêtises
Et dire n'importe quoi
On vivra libres et dignes !
Et si l'on doit partir un jour après le dernier mot
Du tout dernier poème
On partira ensemble
Tu comprends...
On s' ra jamais trop vieux
Pour se dire que l'on s'aime
Se r' garder dans les yeux
On s' ra jamais trop vieux
Pour se dire que l'on s'aime
Se r' garder dans les yeux

mercredi 24 juillet 2024

mardi 23 juillet 2024

S'en ailer...

 

Éloigne toi lentement, lentement, sans larmes ; n'oublie rien !
Emporte ta santé, ta gaîté, ta coquetterie, le peu de bonté et de justice qui t'a rendu la vie moins amère ; n'oublie pas ! Va-t'en-parée, va-t'en douce, et ne t'arrête pas le long de la route irrésistible, tu l'essaierais en vain !
Suis le chemin, et ne t'y couche que pour mourir. Et quand tu t'étendras en travers du vertigineux ruban ondulé, si la poudre éternelle n'a pas, avant ta dernière heure, sevré tes yeux de la lumière merveilleuse, si tu as, jusqu'au bout, gardé dans ta main la main amie qui te guide, couche toi en souriant, dors heureuse, dors privilégiée...

jeudi 18 juillet 2024

Le fil d'A. (2)

 

Petite infante aux regards d’amande

Où j’ai vu dans tes yeux les offrandes

D’un monde un petit peu moins injuste

D’avoir trop ri des jupons vétustes

T’en vas-tu loin d’ici danser ce soir ?

Et donner encore un peu plus d’espoir

Aux loups qui se terrent dans la meute

Pour mieux mettre ton cœur en émeute ?

 

Petite infante aux yeux beaucoup trop grands

Qui voudrait marcher à pas de géants

Mais qui vacille et qui trébuche

Aux chemins d’ornières et d’embuches

Regarde ma main quand survient la nuit

C’est vois-tu une branche et le fruit

Des mille vies de mille infantes

Qui devant toi ont gravi la pente

 

Avant un dernier sacrifice

Quand surgit d’un coup le précipice...

lundi 15 juillet 2024

Le fil d'A.


 

Je me souviens des éclats de rires

Qui faisaient de nous des enfants

Et ne voulaient surtout pas grandir

Et aussi de nos bras en croissants

Qui bouffaient jusqu’à l’avenir

Dont on se foutait éperdument

Jusqu’à ternir les souvenirs

Et gâter toutes nos dents

 

Je me souviens de nos pas de désir

Et de toutes nos danses dans le vent

Qui faisaient de nous des martyrs

Condamnés comme sont les amants

Affublés de quelques sourires

Et de mille faux sentiments

Quand sonne l’heure de partir

Et qu’on arrête de faire semblant

 

Je me souviens de te chérir

Et de saisir tous les moments

Où tu voudras t’endormir

Même si c’est au firmament

Car vois-tu mon avenir

Est à jamais inscrit dans tes tourments

Et si demain ne sera jamais un devenir

Il aura tes rires assurément !

jeudi 11 juillet 2024

Libres panseurs (ou pas)

 

Dans le silence de la nuit
Quand les allures se confondent
En ces rues dans un grand bruit
S'éteint une plume féconde
Comment ne pas tendre l'oreille
Aux cris coiffés de barbelés ?
De Kiev à Téhéran c’est pareil
La liberté est muselée

Dans le silence de la nuit
J'entends vos cris et les plaintes
Je vois perler la douce pluie
De vos poèmes et complaintes
Ces clapotis que l'on abrège
Au nom de préceptes divins
Rendaient l'azur au voile grège
Tendu dans les cieux écrivains

Dans le silence de la nuit
Les loups enchaînent les poètes
Et c'est une larme qui luit
Ce sont nos esprits que l'on fouette
Loing des lumières de Paris
Résonne l'écho des blessures
Sur nous claque la barbarie
Sillonne les dos de meurtrissures

Folle complainte de Midi
Qui déchire la noirceur de leurs nuits
et les sanglots des poètes maudits
que tous les océans charrient
Et nous les versent sur les mains
pour laver nos indifférences
Pour oublier dès demain
tous les mots condamnés au silence